mercredi 28 juillet 2010

Elle s'appelait Sarah

On m'avait conseillé ce livre il y a quelques mois déjà, mais le hasard faisant bien les choses, je suis contente de l'avoir lu après avoir vu la Rafle.

Tatiana de Rosnay part en effet du Vel D'Hiv comme point de départ de son roman et entrecroise deux histoires, celle de Sarah, enfant victime de la rafle, et Julia, journaliste écrivant un article sur la commémoration des 60 ans de la Rafle.

L'auteur est franco-britannique, mais son écriture fait penser aux romans américains (donc écriture facile). Cela se lit donc très facilement, et en plus l'histoire est prenante. Elle s'appelait Sarah n'a pas pour vocation d'être un document d'historien, et se contente de raconte une (bonne) histoire sur trame historique. On regrettera un peu la chute facile (la découverte du Vel d'Hiv et de l'histoire de Sarah remettra en question le mode de vie de Julia, et des personnes l'entourant), mais cela reste néanmoins une lecture très agréable. Un roman à point pour l'été donc.



samedi 24 juillet 2010

Pleurnichard

Jean-Claude Grumberg, comme son nom peut le laisser supposer, est juif, et cet héritage culturel semble lui peser. Cet auteur, que je ne connaissais pas, a écrit apparemment plusieurs pièces sur le théâtre ayant notamment pour sujet la question juive, abordée de différentes manières.

Pleurnichard est donc son autobiographie, vue par l'adulte qu'il est aujourd'hui sur l'enfant qu'il était. Si sa vie en tant que telle n'est pas particulièrement inéressante (sans offense, c'est le cas de 95% de la population), le contexte historique et culturel l'est en revanche. Le questionnement principal de l'auteur, qu'il n'arrive pas à résoudre est: "Comment vivre son identité juive?". Il ne semble pas particulièrement pratiquant (et/ou croyant), son père est mort en camp de concentration, et l'époque d'après-guerre dans laquelle il a grandi ne favorisait pas forcément la compréhension de sa culture. Si aujourd'hui, de nombreux documents relatent la Shoah, et redonnent une place aux victimes, il ne semble pas que ce fut le cas lors de son enfance.

Le deuxième point intéressant de Pleurnichard est la place du communisme dans l'après-guerre. Avec cinquante ans de recul, et la connaissance acquise en conséquence sur la politique communiste (d'Europe de l'Est) à cette époque, il est fascinant de lire les méthodes mises en place pour "éduquer" la masse. Voyages en Europe de l'est notamment pour les enfants, avec grand show à l'appui des valeurs, principes (et bienfaits) communistes. Une merveilleuse introduction au livre Rouge Brun de Thierry Wolton que je suis en train de lire.


Pleurnichard vaut donc en tant que document révélateur d'une époque, plus qu'en tant que biographie de l'auteur.







vendredi 23 juillet 2010

Bayonne

If both San Sebastian and St. Jean Luz were coastal cities, the lovely little town of Bayonne, which is still in the heart of Basque country, lies strictly inland albeit at the juncture of two rivers. The rivers Nive and Adour split Bayonne into three parts—St. Esprit, to the north of Adour, Grand Bayonne which lies on the western bank of the Nive and Petit Bayonne which lies on the eastern side. One peculiarity of Bayonne is that until 1907 houses had to be built within the town’s fortifications. Strictly speaking the area to be covered within Grand and Petit Bayonne is not very big. But part of this town’s charm is how easy it is to get lost among its maze of narrow curved streets.

A row of traditional houses with their distinctive red and blue shutters. Funnily enough, they reminded me a little of traditional houses in Colmar! Go figure!



One of the charming little fountains that you can find within Petit BayonneHere you can catch a glimpse of the twin towers of the Cathedral of Ste. Marie
I love how well preserved everything is...red and blue shutters are a trademark of Basque land..
Bayonne is famous for its ham (there's even a Ham Fair during Easter week!) but while we were there I was much more interested in their chocolate! The town does great chocolate and the top two are Daranatz and Cazenave. Hard to decide which is better!

Speaking of food, we had lunch at this teeny place by the river and the food was soooo good!
This picture doesn't do the food justice!

jeudi 22 juillet 2010



I’ve been incredibly remiss in keeping up my end of the blog. The only defense I can plead is that there aren’t enough hours in the day for everything I want to do. To make up for this, I’ve decided to do some photo posts of some of the places I’ve been recently. The term “recent” being of course a relative term. Let’s see….last post was on St. Jean Luz. Being so far down South, it was only a matter of a hop and skip over to the frontier and into San Sebastian or Donostia in Basque.

What a pleasant discovery this city was, though I don’t know why I was so surprised. It is after all, renowned as the great Belle Epoque resort of the Basque coast. It even has its share of royal connection because in 1866, the Spanish Queen Regent, Maria Christina decided to make San Sebastian her summer residence and consequently, the royal court’s summer capital. The royals may have gone, but the crescent shaped La Concha beach remains as beautiful today as it did 144 years ago.

The threat of rain didn't deter people from laying in the sand and chillin out...

Its pretty little harbor....

Hard to resist the Spanish ham and tapas!

A shot of Plaza de Republica which used to host bullfights...Because these bullfights were such spectacle, each of the windows in the building around the Plaza could be sold to would be spectators, hence the numbers
A last look at the city before heading back ..

dimanche 18 juillet 2010

Le crieur de nuit


Le père est mis à l'honneur dans Le Crieur de Nuit. Ou plutôt la narratrice règle ses comptes avec le sien ... une fois qu'il est mort. Cela pourrait s'intituler "Dialogue avec un mort", mais ce n'est absolument pas morbide. C'est poignant plutôt.

Nelly Alard n'est pas la première à écrire sur ce sujet, et son roman ne révolutionnera pas ce genre. Mais le livre est agréable (et court) et l'auteur retranscrit de manière qui semble vraisemblable les sentiments différents qu'un enfant devenu adulte peut avoir face à un père qui fut exécrable. Il ne reste qu'à espérer que le roman est totalement fictif et non pas inspiré de l'enfance de l'auteur.

samedi 17 juillet 2010

Les enfants de la nuit


Malgré le désastre du dernier roman policier que j'ai lu, j'ai réitéré l'expérience (mon côté psycho-rigide). Les éléments semblaient cependant meilleurs (je suis maso mais pas stupide): une écriture qui se lit, et un style très correct, et une histoire très intrigante, ayant pour arrière-fond une expérience faite sur la famille (juive, est-il besoin de le préciser?) par les Nazis.

L'auteur indique que des comptes-rendus de cette expérience ont été transmis et lus par les autorités internationales, mais qu'elle n'a pas été reconnue comme ayant eu lieu. Il faut dire que les nazis ayant été très loin dans l'horreur, tout est possible de leur part, mais la lecture des documents insérés dans le roman (l'identité des personnes ayant été changée évidemment) est insoutenable. L'idée même de cette expérience est atroce, on peut donc comprendre que les autorités (notamment allemandes) n'aient pas particulièrement envie d'admettre que cela s'est avéré être réel.

Pour en revenir au roman, la pièce maîtresse des Enfants de la Nuit est donc ce retour en arrière, à ce passé caché, dont la véracité est floue. Franck Delaney mène très bien son affaire et le thriller se lit sans problème. On regrettera cependant les composants usuels de ce genre (le policier stupide et agressif, l'histoire d'amour avec la méchante, etc.) qui rabaissent un peu le niveau. Et surtout, la fin est décevante car passablement attendue, il aurait fallu corser davantage la chute.

Les enfants de la nuit reste cependant un polar agréable, et qui surtout renvoie au Nazisme et aux horreurs de la Seconde Guerre Mondiale, sujet riche en réflexions.


dimanche 11 juillet 2010

Les femmes portent la moitié du ciel


Méfiante de nature, un livre qui porte la mention "un best-seller international" me rebute toujours un peu, surtout quand c'est un livre américain. Le sujet semblait aussi passablement racoleur: "enquête sur les femmes extraordinaires qui combattent l'opression". Si avec ça, la larme ne vous vient pas déjà à l'oeil...

Nicholas D. Kristof et Sheryl Wudunn, mari et femme dans la vie, mais plus important, journalistes reconnus, se sont penchés sur la situation des femmes dans le monde. Plus précisemment dans les pays en voie de développement (pour ne pas dire sous-développés), la vie des femmes dans les pays riches étant nettement moins préoccupantes.

Technique bien éprouvée, le général n'émeut pas. Les auteurs se sont donc concentrés sur des histoires particulières à la fois de femmes dans des situations désespérés, et à la fois de femmes issues de pays riches mais ayant décidées de consacrer leur vie à ces causes. Tout y passe: violences, traffics sexuels, inégalités des sexes (le terme semble faible dans des pays comme l'Afghanistan), etc. Si le monde vous entourant ne vous déprimait pas encore, après ce livre, cela sera fait.

Je ne suis pas convaincue par les méthodes des auteurs, le style de La moitié du ciel étant très très scolaire pour moi (mais après tout ils sont américains). En revanche l'intention est bonne, et le propos intéressant (et enrichissant). Avec les technologies actuelles, chacun connaît la situation des femmes en Afrique, Moyen-Orient, et Asie. Il est cependant toujours bon de le rappeler, et de secouer la fibre altruiste qui est en nous, et qui a parfois tendance à s'endurcir face au trop plein de misère environnante.

Non, j'avoue, ce livre n'a pas changé ma vie, comme manifestement il l'a fait pour certains (selon le quatrième de couverture), et non, je ne lâche pas ma vie actuelle pour aller faire du bénévolat en Afrique ou ailleurs. En revanche, oui, j'ai regardé le site de microfinance, et suis prête à apporté ma pierre à l'édifice en prêtant un peu d'argent à des gens qui en ont besoin. Il est bon de s'entendre rappeler que tout le monde n'a pas les mêmes opportunités que nous, et il est bon de voir que tout le monde ne vit pas une vie superficielle et vide.

samedi 10 juillet 2010

Sylvia Plath


Je connaissais Sylvia Plath (et Ted Hughes) de nom. La poésie n'étant pas encore dans mes capacités littéraires, l'actualité cinématographique me permet de combler (superficiellement) quelques lacunes, et Gwyneth Paltrow eut l'heureuse idée de jouer dans Sylvia, film centré (comme son nom l'indique) sur le (la? La féminisation de certaines professions écorchent encore mes oreilles) poète et son histoire d'amour compliquée avec son mari, le poète Ted Hughes.

Bien m'en prit de n'avoir pas vu le film puisque Claude Pujade-Renaud raconte avec brio cette même histoire. Chaque proche gravitant autour du personnage central donnant tour à tour sa vision d'une tranche de la vie de Sylvia Plath, le début du roman est un peu perturbant mais on s'y fait vite, et cela donne une force supplémentaire aux Femmes du Braconnier. Le braconnier étant bien sûr Ted Hughes, les femmes, ses maîtresses, femme et filles.

L'auteur raconte avec beaucoup de sensibilité la vie torturée de cette femme, sans commisération ou pathos exagérés. Ses failles, ses forces, et son environnement sont décrit avec soin, sans pourtant que cela soit ennuyeux. Si on connaît évidemment la fin de l'histoire avant d'avoir commencé le roman (Sylvia Plath se suicide), le lecteur est captivé par la façon dont la pelote de laine se déroule, ou plutôt la façon dont la toile d'araignée se tisse; la vie étant rarement linéaire, et le battement d'aile d'un paillon affectant non pas une seule personne mais tout le monde par un enchevêtrement d'actions.

Un excellent roman, avec de nombreuses sources documentées manifestement, qui tout en se concentrant sur Sylvia Plath, donne une vision beaucoup plus globale du monde l'entourant. De l'immigration allemande aux Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale à l'Holocauste aux relations parents-enfants, et l'équilibre psychologique humain, le lecteur n'en sortira pas indemne.

Ne me reste plus qu'à voir le film afin de confronter les deux versions.


samedi 3 juillet 2010

L'enfant perdu


J'aurais dû me méfier. La couverture est belle, simple (simpliste), lisse, très américaine. Lors d'un de mes pélerinages au Virgin (je fais des infidélités en fonction de mes promenades parisiennes), le livre est bien en vue, indiquant "le meilleur auteur de suspense de l'année". Le quatrième de couverture indique encore une fois une enquête policière sur fond de pédophilie. Jusqu'à là rien de nouveau sous les tropiques.

Elle ayant la gentillesse de m'envoyer le livre, je suis enchantée à l'idée d'un bon thriller. Je déchante vite fait. Si John Hart est considéré comme le meilleur auteur de suspense de l'année, je quitte mon job et me mets à l'écriture...

Johnny, ado de treize ans, cherche désespéremment sa soeur jumelle, disparue il y a un an. Evidemment on y retrouve les ingrédients basiques de tout thriller américain: le père qui est parti, la mère qui s'est mise à l'alcool, aux médocs et à la drogue, le riche parvenu qui profite d'elle, le bon flic dont la vie perso est foutue à cause de son travail. Bref, degré d'imagination zéro. Et comme le mystique est en ce moment en vogue (cf. Dan Brown), on y ajoute un simple d'esprit conduit par Dieu. Sans jeu de mot, j'ai envie de dire "Mon Dieu!".... Et en plus, c'est mal écrit... C'est plat, et comme bon thriller américain, le vocabulaire est peu raffiné. Manque plus que les donuts, et l'image caricaturale du flic américan est parfaite. Ah et j'oubliais, on retrouve évidemment le gros flic plein de soupe politicard.

Courage, fuyons! L'enfant est perdu, et je vous déconseille d'essayer de le retrouver.