samedi 15 janvier 2011

Just Kids




A part “Because the night”, je ne peux pas dire que Patti Smith m’était vraiment familière. Je connaissais Robert Mapplethorpe de nom comme photographe, mais ne savaient pas qu’ils avaient été amants. La biographie de Patti Smith n’était donc pas une priorité dans mes lectures. En revanche il est toujours fascinant de voir comment les gens se créent une vie totalement différente de celle à laquelle ils étaient à priori prédestinés.

Just Kids se lit avec beaucoup de facilité, et la vie de l’auteur sort quand même des sentiers battus. Comme souvent, ce qui est intéressant dans une biographie, c’est aussi la description d’une époque, et les années 60 et 70 ont été foisonnantes que l’on adhère ou pas à l’intérêt de l’apport qu’elles ont apporté à notre monde actuel.

Les relations sont assez dures pour ne pas célébrer celles qui durent quelles que soient les circonstances extérieures. Je ne pense qu’il faille chercher à comprendre la relation liant Patti Smith et Robert Mapplethorpe , mais plutôt à admirer le lien qui les unit.

Quand un livre donne beaucoup de pistes à explorer au lecteur, c’est bon signe et avec le nombre de noms que Patti Smith cite, c’est assez réussi.

jeudi 7 octobre 2010

Photo de groupe au bord d'un fleuve


La litterature africaine, c'est pour moi comme les films asiatiques. Je sais qu'il y en a d'excellents, et la distance faisant office de filtre, que ceux dont on entend generalement parler en France ont fait leurs preuves, mais j'ai toujours beaucoup de reticence.

En revanche, j'adore partager mes lectures avec les quelques personnes qui sont aussi obsedes que moi (question litterature il s'entend), ce qui inclue donc la decouverte d'auteurs vers lesquels je ne serais pas forcement allee de moi-meme.

J. m'a donc presente Photo de groupe au bord d'un fleuve comme le roman qui l'a le plus marque cette annee. La barre est donc haute vu ses lectures, et je dois dire que ce fut une excellente surprise.

Emmanuel Dongala est professeur de chimie et de litterature (j'adore les Americains pour ca, essayez d'imaginer cette situation en France), et d'ascendance africaine. Il decrit avec beaucoup d'humanite l'Afrique et les conditions des femmes dans cette societe dominee par les traditions, le machisme, et la pauvrete.

Un groupe de femmes, casseuses de pierres, decide un jour d'augmenter le prix de leurs sacs, puisque qu'apres tout, tout augmente, donc pourquoi ne pas s'aligner? (et accessoirement, si elles veulent arriver a survivre, le choix est assez limite). Leur decision est a peu pres autant acceptee que la reforme des retraites en France, la difference etant que la France est habituee aux protestations, alors qu'il est tres rare que des femmes africaines osent se rebeller. S'ensuivent alors le recit de leur combat. Outre le destin de ces femmes, ce qui est particulierement touchant et interessant, c'est la societe africaine qui se devine entre les lignes.

mercredi 6 octobre 2010



Auteur de Je ne vais bien, ne t'en fais pas (que je n'ai pas lu, mais le film etait superbe), Olivier Adam poursuit dans la meme veine avec Un coeur regulier. Une femme part a la recherche de son frere (au moins cette fois, elle sait qu'il est mort, c'est donc plus facile), ou plutot d'une explication concernant sa mort.

Le frere n'ayant pas fait les choses a moitie, il est parti au Japon. Ce voyage sera initiatique (je sais, je commence a me repeter) pour sa soeur, elle-meme perdue et ne sachant si la vie qu'elle mene lui convient.

C'est bien ecrit, le theme est interessant, mais cela n'a pas reussi a me bouleverser plus que ca. Qui sait, si un film en est tire, il sera peut-etre plus touchant.


mardi 5 octobre 2010

Shantaram


Lors d'un des mes voyages reguliers dans une librairie (ok, le Virgin des Champs, mais techniquement c'est une librairie), je suis tombee sur ce livre. Le quatrieme de couverture indiquait que c'etait le recit autobiographique d'un sejour de 10 ans d'un evade australien en Inde. Australie + drogue + voyage initiatique, cela ne pouvait que me tenter, mais comme j'essaie de me sevrer, je tente de reduire les achats de livres au minimum. C'est un peu comme les gens qui essaient de faire un regime ou de reduire leur addiction au shopping, cela ne les empechent pas de faire du leche-vitrine.

Ma liste de livres a lire resolvant mes problemes de cadeaux d'anniversaire, j'ai finalement eu la chance d'avoir Shantaram entre les mains.

Ce fut une bonne chose que d'etre chomeuse a ce moment la, Gregory David Roberts ayant eu une decennie bien occupee. Suite a une addiction a l'heroine, l'auteur a fait quelques braquages ce qui l'a condamne a une lourde peine en prison. Ayant reussi son evasion, il se refugie en Inde. A partir de quelques larcins pour gagner sa vie, il se retrouvera medecin dans un bidonville, guerrier en Afghanistan et pour finir, dans le "Board of direcors" d'un des clans les plus importants de la Mafia indienne.

Sa vie est proprement fascinante, meme si je me suis plusieurs fois demande si il etait vraiment possible pour un seul homme de vivre toutes ces vies, ou certaines avaient ete quelque peu enjolivees. Quelque soit la reponse, l'ecrivain a fait un excellent travail, et deux tomes auraient pu etre ajoutes (un precedant sa vie en Inde, un expliquant la suite de son parcours) sans que cela soit incongru.

samedi 2 octobre 2010

indochine


Deux ans que je cherchais desesperement quelqu'un pour m'accompagner au concert d'Indochine a Paris. Le stade de France de m'enthousiasmait pas plus que ca, mais c'est Indochine quand meme. Autant vous dire que j'ai eu beau cherche, supplie, ratisse large, personne ne voulait m'accompagner (et manifestement personne sauf moi ne planifie sa vie deux ans a l'avance). J'ai beau etre solitaire, aller a un concert toute seule, c'est quand meme la lose, donc j'avais (presque) renonce, d'autant plus que je pense que le concert etait complet.

Coup de chance, Indochine annonce une derniere date le 15 septembre a Bercy. C'est pratique cote metro, la salle est d'une taille raisonnable, et profitant sans aucune honte d'un probable moment de faiblesse de J. (qui accepte de reserver sa soiree 6 mois a l'avance), je fais partie de ces fans qui a l'heure H annoncee se connecte sur Internet pour prendre les places (j'ai quelque peu du ruser au boulot, mais que voulez-vous, quand j'ai decide quelque chose....).

Leur concert a Bercy lors de leur derniere tournee etait genial (j'avais aussi traine un ami qui croyez moi n'etait pas particuliement conquis a la cause, il a achete le cd suite au concert, si ce n'est pas une preuve...), celui-ci etait geniallissime. Dernier concert de la tournee, le groupe s'est donne a fond, c'est-a-dire 2h45 de concert (pour le meme prix, j'ai vu des artistes qui daignaient honorer leur contrat pendant une heure, et encore c'etait avec un ennui assez peu dissimule)!!! Mise en scene incroyable, et surtout energie du groupe exceptionnelle. Pour une fois qu'un groupe a l'air de s'eclater sur scene; cela change de ceux qui font ca parce que desormais seule la scene leur permet de bouffer...

Nicola Sirkis a indeniablement du charisme, et (de loin au moins) n'est pas denue de sex-appeal (et oui, mon pere a tres peur de ce que je vais lui ramener comme gendre). Et je ne pense pas qu'il soit en effet reconnu comme chantant "super" bien comme l'a signale C. Mais je pense surtout qu'il s'en fout, et que la reputation d'Indochine n'est pas due a la voix de son chanteur mais a la loyaute du groupe envers ses fans. C'est incroyable et fascinant de voir la salle de Bercy chanter sans hesitation a la place de Nicola qui semble lui-meme submerge d'emotion face a ca. Quand on pense combien il est difficile de chauffer une salle, la prouesse est remarquable. Etre rock-star dans ces moments doit etre assez exceptionnel, et je dois dire assez boostant pour son estime.

Je ne serai jamais une rock-star, ne sortirait jamais avec une rock-star (mais je vise toujours le musicien amateur), mais en revanche irai toujours au concert d'Indochine. Avec un peu d'espoir, encore avec J.

Pour une idee de l'ambiance, et du public chantant seul:


mercredi 29 septembre 2010

Purge



Honnetement qui sait placer l'Estonie sur une carte? Selon mes souvenirs d'ecole, c'est a cote de la Lituanie, la Lettonie, et tous ces pays qui font rever. En realite, c'est en dessous de la Finlande, et c'est coince entre l'Allemagne et la Russie (quand je vous disais que c'est une destination qui laisse songeur).


A partir de l'histoire d'une jeune adolescente des annes 90 (estoniennes, donc quelques decennies de decalage avec l'Europe Occidentale), Sofi Oksanen remonte l'histoire de cette famille dans les annees d'apres-guerre (officielle. L'Allemagne et la Russie ont mis longtemps a arreter leur propre guerre sur ce territoire).


Plus que l'histoire des personnages, c'est l'histoire d'un pays que l'auteur fait decouvrir. Pour un lecteur de l'Europe Occidentale, c'est un choc culturel. Si le lecteur connait les ravages fait par le communisme et le nazisme, l'Estonie a eu les chances d'avoir les deux, ce qui en fait un melting pot interessant. Tentant de survivre sous ces differentes dictatures, les resistants deviennent collaborateurs, et vice versa. Les autres tentent de survivre tant bien que mal.

Un livre qui demontre avec beaucoup d'intelligence l'ambiguite de la nature humaine de sa mesquinerie a sa generosite.

samedi 25 septembre 2010

La Ballade de Lila K.



Le premier roman de Blandine Le Callet, La piece montee, etait deja grincant et pourtant criant de verite. L'auteur poursuit dans la meme veine mais sur un sujet tout a fait different avec son nouveau roman.


Lila K. dont le roman raconte son histoire, vit dans un futur proche, a la fin du 21ieme siecle. J'ai toujours eu du mal avec la science-fiction, etant beaucoup trop pragmatique pour ca. Cependant l'auteur extrapole seulement les derives actuelles de notre societe, rendant l'environnement decrit tout a fait (et malheureusement) credible.


Lila K. orpheline et pupille de la nation, vit dans la partie "saine" du pays, separee par un mur, de la Zone. Geniale, ce qui rendra sa vie plus difficile, le lecteur assiste a l'evolution de sa vie, a travers la succession des choix qu'elle fera. C'est fort bien vu, et son parcours est intelligent et touchant.

Ma situation est probablement a mettre en cause, mais je privilege en ce moment les livres sur les parcours initiatiques et les choix de vie non conventionnels que peuvent faire les personnages. Ils ne sont pas forcemment reels, mais ils permettent toujours de prendre du recul sur ses propres choix.

J'attends donc le prochain roman de l'auteur, meme si d'ici la ma vie aura probablement repris son cours normal et balise.